Visage paralysé, immobilité d’un membre, trouble de la parole ? Il faut composer le 15 très vite ! Le 29 octobre, la journée mondiale de l’AVC a pour mission de mieux faire reconnaître les signes. Pour sauver plus de vies.

C’est une pathologie à la fois grave et fréquente, puisqu’un AVC survient toutes les quatre minutes et que la pathologie entraîne le décès dans 20 % des cas et des séquelles pour trois quarts des patients. C’est une urgence médicale absolue. En effet, une prise en charge médicale précoce améliore considérablement l’état du patient. L’AVC, accident vasculaire cérébral, survient lorsque la circulation sanguine vers le cerveau est interrompue, soit parce qu’un vaisseau sanguin s’est bouché (AVC ischémique) soit parce qu’un vaisseau a éclaté et provoqué une hémorragie dans le cerveau (AVC hémorragique). Par conséquent, les cellules du cerveau ne reçoivent plus l’oxygène et les nutriments dont elles ont besoin pour fonctionner. Certaines seront endommagées. D’autres mourront. Il faut donc désobstruer l’artère (thrombolyse) pour réoxygéner le cerveau le plus vite possible : “Time is brain”, disent les médecins. Le temps, c’est du cerveau…

Quels symptômes ?
Une caractéristique des AVC est la survenue soudaine des symptômes, d’où l’utilisation de l’expression “attaque” cérébrale. Leur intensité peut être d’emblée maximale, ou s’accentuer sur quelques minutes ou quelques heures. Ils surviennent parfois pendant le sommeil. Ces symptômes sont très divers car ils dépendent de la localisation exacte de la lésion (zone du cerveau touchant le mouvement, la sensibilité, la vision, le langage, etc.) Cependant, généralement, on constate les signes suivants :
• une faiblesse musculaire, une paralysie d’un ou plusieurs membres ou du visage, le plus souvent d’un seul côté du corps (hémiplégie),
• une perte de sensibilité ou un engourdissement d’un ou plusieurs membres ou du visage,
• une perte de la vision d’un œil (cécité unilatérale) ou de la moitié du champ visuel pour chaque œil (hémianopsie), ou encore une vue double (diplopie),
• des difficultés à parler, soit en raison d’une difficulté à articuler (dysarthrie) et/ou à trouver ses mots, soit en raison de l’utilisation de mots inintelligibles et/ou de difficultés à comprendre ce que l’on entend (aphasie),
• des troubles de l’équilibre ou de la coordination des membres,
• des troubles de la vigilance pouvant aller jusqu’au coma,
• un mal de tête brutal, intense et inhabituel.

L’accident ischémique transitoire : un signal à ne pas négliger. Lorsque l’obstruction d’une artère cérébrale se résorbe d’elle-même, on parle d’accident ischémique transitoire (AIT). Les symptômes sont les mêmes que ceux d’un AVC, mais ils ne durent que quelques minutes.
L’AIT peut donc passer inaperçu ou être confondu avec un simple malaise.
Il constitue pourtant un signe avant-coureur : le risque d’AVC est particulièrement élevé dans les heures et les jours qui suivent un AIT (5 % de risque dans les 48 premières heures et d’environ 10 % à un mois).
Aussi faut-il impérativement consulter, et en urgence, après un AIT.

Les soins d’urgence
En pratique, les patients chez lesquels on suspecte un AVC sont admis dans une unité neuro-vasculaire (UNV). Ces structures de soins spécialisées permettent leur prise en charge 24h/24 et 7j/7 par un personnel expérimenté disposant d’un plateau technique adapté.
Une première étape diagnostique consiste à confirmer l’AVC et à préciser s’il s’agit d’un infarctus cérébral ou d’une hémorragie cérébrale, car les traitements sont radicalement différents. Les progrès de l’imagerie permettent de passer plus rapidement à l’étape thérapeutique : le scanner cérébral permet de distinguer une hémorragie cérébrale d’un infarctus cérébral. L’IRM, quant à lui, permet le diagnostic d’une ischémie cérébrale aiguë dès les premières heures et fournit des éléments pronostiques.

Agir aussi sur les facteurs de risque
L’hypertension artérielle est le principal facteur de risque des AVC : 10 millions de personnes sont hypertendues en France (50 % des plus de 70 ans), mais 50 % des hypertendus ignorent qu’ils le sont et 1/3 des hypertendus traités ne sont pas correctement équilibrés…
Mais il existe d’autres facteurs de risque comme le tabagisme (facteur de risque de l’athérosclérose carotidienne), l’hypercholestérolémie, le diabète, l’alcoolisme chronique, les contraceptifs oraux.

QUELQUES REPÈRES
•150 000 AVC surviennent chaque année en France
•1 AVC toutes les 4 min
• 20 % des patients décèdent
• 2e cause de mortalité chez l’adulte
• 1ère cause de mortalité chez la femme
• 1ère cause de handicap, avec 500 000 personnes en France ayant gardé un handicap suite à un AVC.
• ¼ des personnes touchées ont moins de 65 ans.

Source : Bonne Santé Mutualiste n° 67, Octobre 2014